Au plus près du drame

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Court résumé: Charles Manson est un gourou qui a su entraîner un groupe de jeunes gens à ses côtés. Une communauté se met en place, jusqu’au jour où il convainc ses adeptes de passer à l’action.

Mon avis:

Merci aux éditions Grasset pour cette lecture!

Pour cette rentrée littéraire, deux livres sont consacrés à la « famille Manson ». Dans « The Girls », que j’ai particulièrement aimé, Emma Cline se cantonne à nous dépeindre l’ambiance et l’état d’esprit de l’époque, en reléguant  les meurtres au second plan. Bien que le thème semble identique en apparence, l’ambition de Simon Liberati dans « California Girls » est toute autre. Il veut nous raconter le drame et uniquement le drame.

On entre d’ailleurs très rapidement dans le vif de cette version non romancée et non censurée des crimes réalisés par la famille. Tous les protagonistes sont désignés avec leurs vrais noms, tous les lieux sont réels. Tout est fait pour se rapprocher au maximum de la véracité des faits. L’auteur a dû étudier le sujet en profondeur pour retranscrire avec précision le déroulement des crimes. Chaque élément, chaque geste, est décrit avec un grand nombre de détails. Et ces détails sont vraiment déstabilisants. Toutes ces scènes sont violentes, gores et relatées avec une froideur extrême. On assiste démuni au carnage et on découvre alors l’absence d’humanité dont a fait preuve cette bande de hippies drogués à Charles Manson. Je préviens donc que toute la monstruosité est décrite sans concession et que ça peut être particulièrement choquant, alors si vous vous considérez comme une âme sensible, un bon conseil…fuyez !

Pour ma part, je crois qu’avec tout ça j’ai fait le tour de ce fait divers. Ce roman m’a apporté un complément plus chirurgical et plus pragmatique de l’affaire. Du reste, je conseille aux personnes qui veulent connaître la vérité, de lire ce texte après celui d’Emma Cline afin de bien replacer la tragédie dans son contexte. N’hésitez pas aussi à vous informer sur les évènements avant de vous lancer dans cette aventure, car l’auteur rentre directement dans le lard et ne donne aucune explication préalable. L’écriture de Simon Liberati est de bonne facture et son approche est intéressante mais je pense que ce roman ne se suffit pas à lui-même et que si je l’avais lu indépendamment, j’aurais été gêné par sa factualité sans âme! Pour résumer, je considère ce livre comme une pièce à conviction de plus à ajouter au dossier plutôt glaçant de la « Famille Manson ».

Grasset 342 pages

14/20

 

Une réponse "

  1. klolianebooks dit :

    « (…) car l’auteur rentre directement dans le lard(…) » – Désolée mais je n’ai pas pu m’empêcher de sourire 🙂
    Je note le titre car il pourrait m’intéresser

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  2. Mokamilla dit :

    Un livre qui avec certitude ne passera pas par moi.

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  3. Julie Dionaea dit :

    J’ai lu The Girls, j’ai plutôt bien aimé, du coup, je vais très certainement lire celui-ci aussi 🙂

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