Nostalgie féminine

lamie-prodigieuse

Court résumé: Fin des années cinquante, les jeunes Elena et Lila vivent dans un quartier pauvre de Naples où elles vont vivre leurs destins toujours plus ou moins liés.

Mon avis:

Devant le raz de marée qu’a engendré la sortie des derniers volumes de cette quadrilogie (le deuxième volume a même été élu meilleur livre de l’année 2016 par le magazine Lire), je me devais, en tant que lecteur qui essaye d’être à la page, de commencer le phénomène Elena Ferrante.

Maintenant que je l’ai fait, je crois avoir saisi les éléments qui ont marqué et passionné les foules. Simplement, l’histoire repose sur des émotions passées et fait appel au sentiment de nostalgie du lecteur. Tout d’abord, c’est un retour en arrière sur notre jeunesse. On retrouve toute la naïveté et toute l’insouciance de notre enfance et on peut s’identifier aux personnages. Ensuite, on touche à l’

intime avec le souvenir d’une camaraderie. Elena et Lila s’éloignent, se rapprochent au gré des obstacles de la vie mais leur amitié profonde semble inaltérable. Mais aussi grâce à ce livre, on se souvient d’une époque, les années cinquante et d’un pays, l’Italie du Sud. Comment les gens vivaient-ils entre eux? Comment éduquaient-ils leurs enfants ? Quelles étaient leurs rêves, leurs ambitions, leurs croyances ? Toutes ses questions sont développées en marge de l’aventure des deux fillettes. On apprend ainsi un grand nombre d’informations sur le quotidien des italiens à cette époque, aussi bien politique que social et c’est assez dépaysant.

Alors avec tout ça, je conçois l’engouement généré mais pour être vraiment honnête, je ne comprends pas le succès planétaire. « L’amie prodigieuse » est un bon livre, qui ne m’a pas transcendé. Je ne me suis pas ennuyé mais je n’ai jamais vraiment accroché… et je pense savoir pourquoi. Premièrement, je suis un homme (comme dirait Michel Polnareff !) et c’est une histoire de filles. Donc là où certaines lectrices se sont reconnues dans telle ou telle protagoniste, moi, je n’ai pas ressenti de réelle empathie et j’ai suivi le récit sans grandes émotions (Dans « Un été 42 » de Herman Raucher, les acteurs étaient des garçons et je m’étais senti concerné !). Secondement, j’avais lu en 2015 « L’Italienne » de Adriana Trigiani où beaucoup de thèmes étaient identiques (l’Italie, la cordonnerie, etc…) et j’ai parfois eu l’impression de déjà-vu.

En conclusion, je n’ai pas eu affaire à un chef d’œuvre mais simplement à un bon roman que je recommande plutôt aux femmes, car il va peut-être titiller leur fibre nostalgique. Pour ma part, je reste un peu déçu par rapport à l’attente que j’en avais. Je l’ai trouvé un peu plat mais je lirai peut-être, mais ce n’est pas sûr, la suite des aventures d’Elena et Lila.

Folio 430 pages

15/20

Une réponse "

  1. Il va falloir que je me mette à la page aussi je crois 😉 Bon avis, merci !

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  2. MUNIER dit :

    Pour une fois j’ai lu ton commentaire alors que je n’ai pas encore lu ce roman (pas terminé serait plus juste). Conseillée par ma libraire, enthousiaste comme beaucoup, j’ai même acheté les trois tomes d’un coup. J’ai commencé le premier puis l’ai arrêté pour lire autre chose à chroniquer dans un temps imparti et ainsi je n’ai pas encore réussi à le reprendre. Je ne suis pas loin de penser que ton analyse est bonne mais j’ai ri sous cape en voyant ta recommandation « en priorité aux femmes »… je ne sais pas si Madame la Ministre de l’Education nationale apprécierait… ;-).

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  3. Je suis toujours un peu méfiante vis-à-vis des succès planétaire, car très souvent je les vis comme des romans de détente.
    Elena Ferrante fait un tabac, beaucoup de médiatisation, ceci explique peut-être cela.

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  4. En lisant ton avis, je sens que je vais encore attendre un peu avant de me lancer. 😉 J’ai toujours un peu peur des succès planétaires… Mais pourquoi pas, faudra bien que je me fasse mon propre avis.
    J’avoue avoir tiqué un peu sur le « livre pour femmes » ^^ Combien de livres ai-je lu où le narrateur ou les personnages principaux étaient exclusivement des hommes, ce qui ne m’a pas empêché d’apprécier ni même de m’identifier à la plupart sans mal ! Après je pense que c’est juste une question d’affinité avec les personnages, non pas une question de sexe ni de cible. 🙂

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    • killing79 dit :

      Si tu suis mon blog, tu peux voir que moi aussi j’ai adoré des romans avec des narratrices ou des héroïnes. C’est peut être juste le fait que ce livre n’est pas tout à fait réussi. Il n’en reste pas moins que les préoccupations des jeunes filles ne sont pas les mêmes que celles des jeunes garçons et qu’elles ont plus de chance de te toucher que moi!😛

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  5. alexmotamots dit :

    Pas un chef d’oeuvre c’est sûr, mais un bon roman. Pas de nostalgie non plus, je suis trop jeune !

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  6. enpochezmoi dit :

    Eh bien aux dernières nouvelles je suis une fille, voire même à mon age canonique, une femme et je peux te dire que j’ai pas du tout aimé.
    Je partage clairement ta vision qu’il s’agit là d’un livre calibré pour plaire en priorité à la gente féminine mais qui ne m’a fait ni chaud ni froid et m’a surtout endormie.
    Je pense plutôt que les demoiselles sont plus nombreuses à avoir des blogs littéraires et surtout à partager leurs avis que ces messieurs, d’où le phénomène endémique autour de ce livre.
    Maintenant on dit souvent que le polar est un genre masculin par excellence, or c’est sans doute celui que je préfère…alors tout n’est finalement pas si blanc ou noir 😉

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