Quand la romance est un métier!

Court résumé: Pour remplir son frigo, Camille Emmanuelle a écrit une douzaine de romances érotiques. Elle explique aux lectrices les dessous de ces ouvrages…

Mon avis:

Merci aux éditions Les échappés pour cette lecture!

J’avoue, dans mes voyages livresques, je fréquente très peu les romances, surtout si elles sont mièvres. Je reconnais aussi qu’en tant qu’amoureux de littérature, je ne voyais pas le succès « 50 nuances de Grey »d’un très bon œil. Je confesse encore que j’ai quand même essayé jusqu’à la page 100… mais ça m’a plutôt conforté dans mon choix. Et je dois reconnaître enfin que j’ai accueilli avec plaisir l’arrivée de cet essai adapté à ce thème. Je me suis secrètement réjoui de pouvoir ajouter quelques arguments utiles pour mes discussions avec les lectrices de ce genre, en toute amitié bien sûr !

A la fermeture de ce petit livre, mon appétit de mauvaise foi a été rassasié. Camille Emmanuelle nous déroule un condensé des clichés que l’auteur doit respecter dans chaque romance afin d’accrocher la lectrice. S’adressant à celle-ci comme elle le ferait à une amie, elle énumère tous les éléments, dans le fond comme dans la forme, qui sont requis dans ce genre de livres. On apprend donc que ces romances sont calibrées et contrôlées de A à Z pour plaire au jeune lectorat.

Mais plus que la critique d’une méthode programmée pour plaire, j’ai surtout découvert un métier. Camille Emmanuelle m’a ouvert les yeux sur sa profession d’écrivain à la tâche. Elle raconte la pression mise pour respecter les délais, avec des livres écrits en un mois, voire 2 semaines. Elle nous fait assister aux échanges dans lesquels les auteurs négocient de manière rocambolesques pour préserver leurs idées originales. Et elle nous recense des exemples de corrections plutôt arbitraires imposées par les éditeurs. C’est un système gangréné par le politiquement correct qui bride les écrivains et qui accouche d’œuvres en tous points uniformes.

L’écriture de l’auteure est simple et directe avec une touche d’humour. J’ai donc trouvé cet petit essai intéressant, car sous couvert de porter une attaque acerbe aux romans érotiques, Camille Emmanuelle apporte un témoignage surprenant et instructif sur sa condition d’auteur.

Les échappés, 131 pages

15/20

Une réponse "

  1. Eh oui, les dessous de ce métier sont effectivement très intéressants… Vive le monde de l’édition ! 😉

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  2. lapapote dit :

    AH, je suis plutôt de ton avis (même si perso j’ai dévoré 50 nuances de Grey au moment de sa sortie, intriguée par le passé de Christian plutôt que par les scènes Olé Olé). Tu me donnes bien envie de lire ce petit essai ! Merci pour ta chronique!

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  3. Je le lirai tient, on ne s’imagine pas les coulisses. Naïvement, derrière un livre j’imagine toujours un gars ou une fille passionné par ce qu’il écrit, qui croit au moins à son histoire. Après le roman qui en découle peut être plus ou moins bon en fonction des goûts mais je n’avais jamais imaginé.

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  4. Lutin82 dit :

    AU-delà de ce métier pas évident d’ailleurs, c’est un assez grand mépris du lectorat (surtout) féminin qui se dégage de la part de ces éditeurs.
    Malheureusement, une partie de ce public ne sera pas intéressé par cet essai, je le crains.

    Je n’aime pas la Romance, mais les pratiques devraient permettre plus de créativité.

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  5. Drôle de société…enfin drôle, je l’inscris ici dans l’ironie.
    Bon week-end à vous !
    🙂

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  6. Cat dit :

    Un genre littéraire qui ne me plaît pas… Ma jeune cousine Marie qui écrit une chronique mensuelle (pas davantage car elle est en 3ème), aime le genre donc il y en a un peu chez moi! Par curiosité je lirai cet essai… Bonne journée!

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