Froide dystopie économique

Court résumé: En 2029, les Etats-Unis se retrouve dans une situation économique catastrophique. La famille Mandible va devoir revoir toute sa vie…

Mon avis:

Merci aux éditions Belfond pour cette lecture!

Lionel Shriver est une auteure dont la popularité a explosé à la sortie de « Il faut qu’on parle de Kevin ». Ce roman controversé, adapté au cinéma, a été un grand succès littéraire. Moi qui ai toujours peur de passer à côté de nouveautés et qui suis toujours très curieux de rencontrer de nouvelles plumes, je me suis donc décidé pour son dernier opus.

Avant l’ouverture de cet ouvrage (je ne lis presque jamais la quatrième de couverture !), j’ai été un peu retissant devant sa couverture au design plutôt austère. Une fois dans le vif du sujet, cette sensation ne m’a pas vraiment quitté. L’auteure nous propose une dystopie qui imagine le monde après un drame économique. On suit la famille Mandible à travers tous les obstacles qui vont se trouver sur leur passage. Leur condition va se dégrader au fil des évènements et ils vont devoir s’adapter pour survivre. Ce récit permet d’imaginer les dégâts que peut occasionner des décisions financières. Il imagine aussi tous les bassesses par lesquelles tout un chacun est capable de passer lorsqu’il est sous la contrainte. Même si le monde semble s’écrouler, il apparaît que la famille et les liens sociaux sont toujours au-dessus de tout, quitte à renier ses convictions.

Cet examen d’un probable futur est très intéressant, très bien traité et m’a ouvert les yeux sur les risques encourus par le monde moderne. Le style de Lionel Shriver est de haut niveau et j’ai bien conscience qu’il lui a fallu fournir un travail énorme pour être aussi pertinente sur un tel sujet.

Mais alors qu’est-ce que c’est froid ! Durant 500 pages assez linéaires, on passe d’un membre de la famille à un autre. A chaque chapitre, pendant de longs dialogues et de longs développements, il est question d’économie. Le livre est truffé de termes techniques et de réflexions sur la tournure économique des choses. Il se résume finalement à l’étude d’un scénario probable de l’évolution de la finance mondiale, mais analysée vraiment en profondeur.

Par conséquent si vous recherchez une fresque romanesque, passez votre chemin, parce que « Les Mandible » se rapproche plus de l’essai que du roman. Je suis donc un peu déçu car je m’attendais à autre chose. Heureusement, j’étais en congés pour lire ce livre ardu et j’ai pris le temps d’apprécier tout de même cette vision intelligente et sombre de notre avenir!

Belfond, 518 pages

22.50€

14/20

Une réponse "

  1. jostein59 dit :

    Assez bluffée par le film Il faut qu’on parle de Kevin, j’étais aussi curieuse de lire cette auteure. J’ai apprécié Big brother, un roman sur l’obésité et les relations familiales étonnant, original mais accrocheur. J’ai beaucoup aimé le style et l’ambiance. La dystopie n’est pas mon univers mais le sujet, une fois de plus original, doit être bien traité. Il me tentait bien mais j’ai encore un pavé d’elle dans ma PAL ( Tout ça pour quoi). Contente de l’avoir découvert plus largement avec ta chronique.

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  2. J’ai lu Big Brother, qui est vraiment pas mal, mais assez clinique dans le style. Il fait qu’on parle de Kevin est dans ma PAL mais je n’ai pas encore trouvé le temps de le lire. Il me fait un peu peur, ce roman, je crains un peu le malaise. En tout cas, pas certaine de lire celui-ci, mais merci pour cet avis.
    Maeve

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  3. Bonjour,
    J’ai lu « Il faut qu’on parle de Kévin » de cet auteur, un roman dure et froid de réalisme, puis Big brother que j’ai mieux apprécié. Lionel Shriver est un romancier, à mon sens, d’écrire très dure, il n’est donc pas pour tout public.
    De par votre commentaire, je vais m’abstenir de découvrir celui-ci, merci !
    Belle journée à vous 🙂

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  4. Un live qui paraît intéressant, mais si la frontière entre le roman et l’essai est ténue, je me demande ce que ça donne à l

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  5. alexmotamots dit :

    Ca a l’air intéressant, sauf peut-être le côté sombre. A moins que…

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  6. LydiaB dit :

    J’avais aimé « Il faut qu’on parle de Kevin » et j’ai eu la semaine dernière ce livre dans les mains chez mon libraire. La 4ème de couverture ne m’ayant pas vraiment convaincue, je l’ai reposé. Je crois, en voyant ce que tu en dis, que j’ai bien fait.

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