Belle plume pour texte inconsistant
Court résumé: Alors que sa femme est en pleine rémission d’un cancer, le narrateur tente de se remettre et d’écrire un livre sur les conséquences de ce drame…
Mon avis:
Merci aux éditions Gallimard pour cette lecture!
Eric Reinhardt m’avait envouté avec son précédent roman « L’amour et les forêts ». C’était la première fois que je le lisais et j’en suis ressorti enchanté. J’avais découvert sa belle écriture aussi exigeante que poétique. Il avait même réussi à me passionner pour une histoire d’amour et de maladie, deux thèmes qui ne font pas vraiment parties de mes sujets de prédilection. En fermant les dernières pages, je m’étais alors dit que je venais de lire le grand livre d’un grand écrivain.
Dans cette dernière réalisation, l’auteur s’attaque une nouvelle fois aux ravages de la maladie. Il nous emmène dans le passé et nous raconte tous les conséquences de ce drame sur sa famille. Au centre du roman, il utilise une mise en abîme qui lui permet de fantasmé son destin en accentuant les traits et embellissant les sensations. Le roman étant court, cette seconde partie n’est finalement qu’une copie de la première et devient de fait quelque peu répétitif. L’histoire semble tourner en rond.
Là où « L’amour et les forêt » se présentait comme un hommage au combat d’une femme face à son destin, « La chambre des époux » est beaucoup plus personnel et par le fait plus autocentré. L’auteur ne s’attarde que sur ses propres sentiments, certes avec talent, mais oublie en route les vraies victimes. A l’instar de certaines critiques, je trouve ce texte peut être un peu trop égocentrique. En parlant uniquement de lui, le narrateur semble vouloir laisser un témoignage, pour se libérer de ses démons. Cette délivrance apparaît alors plus indispensable à son auteur qu’à ses lecteurs.
La plume d’Eric Reinhardt reste tout de même au top niveau. A part certains tics de langage légèrement lassants (répétition à outrance de détails dans plusieurs phrases consécutives), il nous livre de belles lignes et de belles pages dont il a le secret et que l’on relit juste pour la forme.
En conclusion, je sors déçu par le manque d’intérêt de l’histoire même si c’est toujours un plaisir, pour un amoureux des mots comme moi, d’explorer une langue si bien maîtrisée.
Gallimard, 176 pages
16.50€
j’ai déjà lu un avis similaire concernant ce roman par rapport au côté égocentrique du récit, dommage, il me faisait de l’œil et cela me refroidit un peu
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Moi aussi, j’ai été un peu refroidi. J’avais tellement aimé « L’amour et les forêts »!
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je ne l’ai pas lu mais je tenterai peut-être plutôt la découverte de l’auteur avec ce titre alors 😉
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C’est une bonne idée !
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J’ai prévu de le lire. Il ne va peut-être pas passer dans les premiers
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Ce n’est pas une priorité !
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j’avais prévu de le lire car j’ai beaucoup aimé « L’amour et les forêts », donc prévu d’en lire un autre mais l’autofiction et moi, cela ne va pas ensemble, et comme j’ai vu d’autres critiques qui allaient dans ton sens, il attendra 🙂
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Je crois que tu as raison!
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Je n’ai aucune envie de le lire. J’ai énormément aimé L’amour et les forêts mais je n’ai pas réussi à finir Cendrillon. Je ne suis pas attirée par l’autofiction et à mes yeux, il n’y a qu’un auteur qui pratique bien ce genre d’exercice c’est Emmanuel Carrère. Ceci dit, lorsqu’il ne se regarde pas écrire Eric Reinhardt a une belle plume.
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Carrère, je suis d’accord. Pour de la bonne autofiction, je te conseille les premiers Philippe Jaenada. En plus, c’est très drôle !
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Ah oui Jaenada, il faut que je le lise absolument !
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14/20, tu es généreux. Rien ne m’a plu dans ce roman.
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C’est l’écriture qui sauve un peu, juste un peu!
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