Roman coup de poing

Court résumé: Un matin, Suz, jeune fille d’apparence fragile, est réveillée par des policiers. Ils viennent lui annoncer que son père vient de demander sa libération conditionnelle. Dès lors, cette information va rythmer son quotidien…

Mon avis:

Merci aux éditions Denoël pour cette lecture!

Dès les premières pages de ce court roman, on s’aperçoit qu’on a affaire à un roman atypique. En effet, le style épuré va directement au but. L’auteur ne s’encombre pas de fioritures pour raconter le destin de cette fille paumée. L’histoire se résume à des évènements qui, mis bout à  bout, vont nous faire entrer dans le Copenhague interlope. Le récit s’applique uniquement à créer l’univers en mettant de côté le romanesque.

Mais cette manière d’écrire n’est pas injustifiée. Elle est mise au service de l’ambiance et de l’héroïne. Grâce à elle, on constate la misère sociale qui se cache derrière la belle société danoise. Les descriptions ne transigent ni avec la violence du quotidien ni avec la détresse des acteurs. Dans ce marasme général, on fait alors la connaissance de Suz…

Cette fille au physique chétif et au caractère bien trempé met toute son énergie pour assouvir une vengeance. Mais à l’instar des personnes qui l’entourent, elle est assez désaxée ! Simple d’esprit, elle agit par instinct. Elle affronte chaque moment de sa vie comme il vient. Cela donne donc lieu à des scènes déroutantes, où le bon sens est malmené. Auprès de Suz, le lecteur marche sur des œufs, à l’affut du moindre dérapage de sa part.

Ce livre de Jonas T. Bengtsson ne passe pas loin du coup de cœur. Seulement, l’écriture, à l’image de l’histoire, est un peu chaotique et le récit en pâtit dans sa fluidité. Cela a rendu ma lecture légèrement  hachée. Mais le combat en valait la chandelle. Ce roman taillé à la serpe frappe comme un coup de poing au foie. L’absence de moralité et le déséquilibre mental de Suz entraîne le lecteur dans les bas-fonds de son esprit torturé. C’est réaliste, c’est incisif et on n’en sort pas indemne !

Denoël, 174 pages

19€

Traduit par Alex Fouillet

Une réponse "

  1. J’adore lire tes chroniques, quand je sais que je ne lirai pas tout de suite le bouquin dont tu parles. Elles me donnent toujours envie de le lire… plus tard.

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  2. Je l’ai aussi beaucoup aimé ! 🙂

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  3. Chrystele lambert dit :

    Comme d’habitude,tu réussis ,grâce à tes commentaires,à me donner envie de lire ce livre. À bientôt 👋

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  4. lebouquinivre dit :

    Je ne connaissais pas, merci en tout cas. J’apprécie les romans coup de poing!

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  5. […] Source : (#417) Jonas T. Bengtsson – La fille hérisson | LES LIVRES DE K79 […]

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  6. jostein59 dit :

    Je ne l’ai pas trouvée simple d’esprit. Paumée, déterminée à se venger sans aucun doute. En tout cas, un sacré personnage.
    Sans les desSuz, on y gagnerait.

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  7. Les romans de cet auteur danois sont tous des coups de poing donnés à ses lecteurs. Et tu as raison, il ne prend pas de gants pour dire les choses. Je l’avais découvert avec « A la recherche de la reine blanche » et « Submarino ».

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  8. Yvan dit :

    Intéressant. merci !

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  9. alexmotamots dit :

    A lire ton billet, j’espère que tu t’es remis de cette lecture.

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  10. […] « La fille hérisson » de Jonas T Bengtsson aux éditions Denoël (ma chronique ici) […]

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