Ses origines
Fin des années 50, Eliane a vingt ans quand elle tombe enceinte. Seulement le futur père, André, lui n’a que dix sept ans et ses parents s’opposent au mariage.
L’œuvre de Gilles Leroy oscille entre des biographies de femmes illustres et des romans aux inspirations autobiographiques. Avec « Le monde selon Billy Boy », il revient sur un thème qu’il a déjà abordé et qui lui tient à cœur : Il nous fait entrer dans l’intimité de sa mère. Il nous raconte le changement de trajectoire du destin de cette femme, le jour où elle a rencontré le père de son enfant. Pour ce faire, il associe des faits réels à des éléments romancés pour fluidifier le récit et pour s’approcher au plus près de la réalité vécue par sa famille. Grâce à la qualité de l’écriture de Gilles Leroy, on devient alors partie intégrante du corps d’Eliane et on ressent ses hésitations, ses doutes, ses blessures mais aussi ses joies. Les sentiments et les sensations corporelles de cette fille, abandonnée de tous, sont parfaitement retranscrits.
C’est un texte plein d’amour et de tendresse mais qui pâtit des défauts inhérents aux autobiographies. Il agit comme un exutoire pour l’auteur. C’est une manière de s’interroger lui-même sur ses origines. Il semble vouloir se rassurer sur le fait qu’être un enfant non désiré ne fait pas forcément de lui un être mal aimé. Et que malgré les obstacles, l’amour d’une mère est plus fort que tout. En dépit d’un très beau style d’écriture, cette histoire somme toute ordinaire me parait donc plus indispensable à Gilles Leroy qu’à ses lecteurs.
Mercure de France 250 pages
13/20