Malaise déroutant
Mudgirl a été abandonnée par sa mère dans des marécages. Sauvée in extremis, elle est recueillie par une famille d’adoption. Devenue adulte, Mudwoman est devenue Meredith Neukirchen, la première femme présidente d’université.
Lorsque je me suis renseigné sur Joyce Carol Oates, je me suis vite aperçu qu’elle faisait partie du clan des auteurs prolifiques. Mais contrairement à certains d’entre eux qui écrivent un roman de 100 pages par an, elle semble plutôt habituée à offrir de gros livres de type pavés. Et comme le veut le vieil adage « Mieux vaut la qualité que la quantité », j’ai craint à l’ouverture de « Mudwoman »entrer dans une nouvelle histoire superficielle.
Tels ne fut pas ma surprise et mon bonheur de découvrir qu’il n’en était rien. L’auteur nous narre le destin de Meredith avec une écriture exigeante et hypnotisante. Ce personnage principal et ses émotions sont parfaitement bien approfondis et j’ai voyagé sans résistance à l’intérieur du cerveau de cette fille miraculée devenue femme traumatisée. Faute d’une trame narrative passionnante, l’auteur s’amuse à nous dérouter à chaque scène créant ainsi une atmosphère déconcertante où le malaise est omniprésent. J’ai été balloté entre les rêves, les délires et les dépressions de cette héroïne de la vie. Cette plongée dans les bas-fonds d’un esprit torturé m’a secoué. Je suis ressorti ébranlé par la plume de Madame Oates qui a su renverser le poids de mes préjugés pour me compter parmi ses futurs adeptes.
Points (565 pages)
17/20
Ce roman fait partie de la sélection 2015 Prix du meilleur roman Points