Court résumé: Après quelques années passées à Atlanta, Toya Gardner, une jeune artiste afro-américaine, revient dans la petite ville des montagnes de Caroline du Nord d’où sa famille est originaire. Déterminée à dénoncer l’histoire esclavagiste de la région, elle ne tarde pas à s’y livrer à quelques actions d’éclat, provoquant de violentes tensions dans la communauté…

Mon avis:

Je remercie les éditions Sonatine pour cette lecture!

A chaque nouveau roman, David Joy se donne pour mission de dénoncer les défaillances et les dérives de l’être humain. Situant toujours ses histoires dans des bourgades reculées des États-Unis, il met en lumière les vices qui gangrènent cette population.

Dans « Les deux visages du monde », des évènements dramatiques bouleversent le quotidien d’une communauté. Par ricochet, les ressentis de chacun refont surface. Ces tragédies vont être le révélateur des pensées troubles de gens qui avaient, jusque-là, l’impression de vivre en harmonie.

Même si l’histoire repose sur des intrigues policières, c’est des dialogues des personnages que naît la véritable problématique. Les différents protagonistes échangent sur les faits et leurs opinions antagonistes créent le conflit. Les débats houleux entre eux deviennent le catalyseur d’une vérité que tout le monde se cache. 

Les acteurs de ce drame se rendent alors compte que leur fraternité n’était qu’illusion. Chaque communauté vit dans deux mondes qui se côtoient, mais qui observent les situations avec leur propre prisme. Et comme ils pensaient que « Si on ne parle pas de quelque chose, cette chose-là disparaîtra », ils n’en ont jamais vraiment discuté. Les uns par peur de déranger, les autres pour conserver leurs privilèges. 

L’écrivain américain s’attaque de front à son sujet. Il ne cherche pas d’artifice ou de représentation pour traiter de la xénophobie qui sévit dans ces lieux. Il ne s’intéresse pas seulement au racisme brut, évident, mais aussi à sa version latente, perpétuée depuis de nombreuses années.

Avec le talent qu’on lui connaît, David Joy nous livre une aventure percutante sur le racisme ordinaire, qui continue son chemin grâce au silence. Sa plume magnifique et son sens de la narration m’ont poussé à m’interroger sur mon propre comportement. Un roman puissant et essentiel, comme l’ensemble de son œuvre !

Sonatine, 423 pages

Traduit par Jean-Yves Cotté

Paru le 29 août 2024, 23€

Une réponse "

  1. laplumedelulu dit :

    Ça attendra en poche. Merci à toi pour la chronique 🙏 😘

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  2. Lilou dit :

    Ce livre était dans ma PAL et après plusieurs chroniques élogieuses, je l’ai démarré hier soir et pour l’instant j’aime beaucoup. Perso je découvre l’écriture de David Joy et j’apprécie. Merci pour ta chronique qui me conforte dans mon choix. Je vais sans doute devoir découvrir ses autres livres… 😉

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  3. Quelle chance de l’avoir rencontré. Je suis en pleine lecture de son nouveau roman 🙂

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  4. J’aime les livres qui interrogent et poussent un peu à l’introspection !

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  5. Je l’ai lu et j’ai une nouvelle fois adoré son roman. Quel talent !

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