(#990) Johana Gustawsson – Les morsures du silence

Court résumé: Vêtu d’une aube blanche et coiffé de bougies, un adolescent est retrouvé le crâne fracassé sur l’île de Lidingö. Or vingt-trois ans plus tôt, une jeune fille a été découverte assassinée, dans le même costume. À l’époque, le petit ami de la victime avait été condamné pour ce meurtre qu’il a toujours nié...

Mon avis:

Je remercie les éditions Calmann-Levy pour cette lecture!

Dans ce nouveau one-shot, Johana Gustawsson manipule les allers-retours dans le temps pour essayer démêler des affaires qui semblent liées entre elles. Menée par un commissaire suédois et une policière française, l’enquête va devoir creuser dans non-dits familiaux et les secrets enfouis.

Le silence imposé par la société et ses morsures indélébiles qu’il laisse sur les victimes joueront un rôle important dans la résolution de ces mystères.

Après « L’île de Yule », son précédent livre, l’autrice confirme son envie de s’installer dans le polar nordique. Vu qu’elle vit en Suède, cela lui permet d’être au plus près de la réalité. Avec le temps, elle découvre les différentes facettes de ce pays et en tant qu’immigrée, elle peut mettre le doigt sur ses singularités. Cette aventure n’est donc pas seulement un roman policier mais aussi une observation de la société scandinave et de son mode de fonctionnement.

Grâce à cette immersion et à ses origines françaises, elle peut mettre en parallèle les deux cultures. Ainsi, le lecteur comprend comment sont perçus les différents crimes et surtout comment ils sont traités par nos voisins du nord. Ces points de vue distincts nous donnent de nouvelles pistes de réflexion. On peut alors plus aisément imaginer une autre manière de mener des combats d’aujourd’hui et trouver des solutions efficaces.

« Les morsures du silence » possède tous les atouts du polar moderne. Maîtrisé de bout en bout, avec une intrigue ingénieuse, cette histoire nous propose en plus d’une lecture captivante, une autre vision sociétale et un discours engagé. A la sortie de ce livre, j’ai eu l’impression d’avoir passé un bon moment tout en apprenant beaucoup sur ce qui se fait ailleurs.

Une passion qui m’ouvre l’esprit sur d’autres mondes et d’autres perspectives, n’est-ce pas là le grand pouvoir de la littérature ?