Court résumé: Lorsque Jean-Marc Balzan, vieux garçon sans enfant, prend enfin sa retraite, il est persuadé qu’il va se la couler douce. Mais c’est compter sans Bernard, son plus vieil ami. en effet, ce dernier est sympa mais il est aussi capable d’être très con. Aussi, lorsqu’il s’engage dans l’équipe de campagne d’Éric Zemmour pour la présidentielle de 2027, Jean-Marc craint le pire…

Mon avis:

Je remercie les éditions Seuil pour cette lecture!

Jacky Schwartzmann nous revient avec un nouveau roman aussi mordant qu’hilarant, où l’humour sert d’arme pour éplucher les absurdités de notre société. Ici, tout est excessif, improbable, et pourtant terriblement réaliste.

Comme d’habitude, il excelle dans la création de personnages hauts en couleur, oscillant entre le burlesque et le tragique. Jean-Marc, son antihéros malgré lui, se retrouve plongé dans un univers où se côtoient néonazis abrutis, entrepreneurs véreux et forces de l’ordre aux intentions ambiguës. Chaque rencontre est l’occasion pour l’auteur de dresser un portrait acerbe de ces figures, révélant les absurdités et les contradictions de notre monde. ​

Tout l’art de l’auteur réside dans sa capacité à pousser les traits sans jamais tomber dans la caricature facile. Ses personnages existent, ils sont crédibles dans leur absurdité, et c’est ce qui rend le roman aussi savoureux. On oscille constamment entre le rire et la gêne tant certaines situations semblent à peine exagérées par rapport à la réalité.

L’humour est omniprésent, souvent noir, parfois absurde, et permet de traiter des sujets sensibles avec une légèreté trompeuse. Car derrière les punchlines et les situations rocambolesques, ce roman noir est aussi un livre sur notre époque, sur la montée des extrêmes, la peur de l’autre et la facilité avec laquelle certains se laissent séduire par des discours populistes.

Les dialogues, ciselés et percutants, confèrent au récit un rythme soutenu et une légèreté apparente qui contraste avec la gravité des thèmes abordés. Cette dualité entre comédie et critique sociale est maîtrisée avec brio, offrant au lecteur une réflexion profonde tout en le divertissant.

Au final, « Bastion » est un régal de cynisme : un roman à la fois drôle et intelligent, où l’on rit jaune autant qu’à gorge déployée. Jacky Schwartzmann confirme qu’il est l’un des meilleurs chroniqueurs de notre temps, armé de son humour acerbe et de son regard affûté sur notre monde.

Cadre Noir, 304 pages

Paru le 14 mars 2025, 19.90€

Une réponse "

  1. laplumedelulu dit :

    Écrit comme ça. Évidemment 😍
    Merci à toi pour la chronique 🙏 😘

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  2. Il m’attend ! Peut-être un de mes prochains avec cette belle chronique !

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  3. alexmotamots dit :

    A mon avis, son meilleur roman. Le plus abouti, je trouve.

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  4. Lilou dit :

    Je me l’étais déjà noté mais avec ta chronique qui donne envie, il faut absolument que je le lise… Merci à toi ! 🙂

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