(#1018) Lilja Sigurdardottir – Noir comme la neige

Court résumé: Un container abandonné en plein champ de lave près du port s’avère contenir cinq corps gelés de jeunes femmes, mais l’une d’elles sort du coma. La police la cache pour remonter la filière. Aurora, une enquêtrice financière qui sait chercher là où les autres ne vont pas, participe aux investigations…

Mon avis:

Je remercie les éditions Métailié pour cette lecture!

Aujourd’hui, avec Lilja Sigurdardottir, cap sur son pays d’origine avec une aventure glaçante. Dans ce thriller au rythme maîtrisé, l’auteure nous plonge dans une enquête tendue, où le froid n’est pas seulement une toile de fond mais un personnage à part entière.

Dès le départ, l’atmosphère est posée : rugueuse, sombre, sans concession. On sent la morsure du vent, la tension latente sous la couche de givre. L’Islande qui nous est présentée n’a rien d’une carte postale. Elle est crue, brutale, presque oppressante. Et c’est dans ce décor que se trame une histoire aux accents profondément tragiques, portée par un scénario redoutablement bien construit.

Pas de temps mort ici. Chaque chapitre apporte sa pierre à l’édifice, chaque rebondissement relance la machine, sans tomber dans l’excès. Cette sobriété dans l’efficacité m’a beaucoup plu. L’autrice ne cherche pas le spectaculaire, elle s’attarde plutôt sur la vérité des faits, même quand elle est glauque, dérangeante. Et c’est là toute la force du roman : il sonde les zones d’ombre de la société avec une lucidité implacable.

Côté protagonistes, l’autrice frappe juste. Pas de héros stéréotypés mais des figures complexes, torturées, humaines. On s’attache, on doute, on s’interroge. Leurs failles nous parlent. Ils évoluent dans un monde où les choix ne sont pas évidents, et c’est ce qui les rend crédibles. Je regrette d’ailleurs de ne pas avoir lu les épisodes précédents. Cela m’aurait permis d’encore mieux les appréhender.

« Noir comme la neige » est un polar glacial au sens propre comme au figuré, qui ne laisse pas indifférent. Un livre à lire emmitouflé dans une couverture, mais l’esprit bien éveillé. C’était mon premier rencard avec Lilja Sigurdardottir et j’en ressors ravi. Pour les amateurs d’intrigues efficaces, d’ambiances sombres et de personnages profonds, ce roman est un beau thriller venu du Nord !

Métailié Noir, 299 pages

Traduit par Jean-Christophe Salaün

Paru le 28 mars 2025, 22€