Loufoquerie intellectuelle

La septieme fonction du langage1

Court résumé: En 1980, Roland Barthes est renversé par une camionnette de blanchisserie alors qu’il sort d’un diner avec François Mitterrand. Un inspecteur est persuadé que c’est un meurtre. Il part donc en quête de vérité, accompagné d’un jeune professeur.

Mon avis: J’avais entendu beaucoup de bien de ce roman dans les médias. Il était présenté comme un polar sur l’intelligentsia française des années 80. Partant d’un fait réel, la mort de Roland Barthes, Laurent Binet imaginait la suite sur fond de complot.
J’ai débuté la lecture avec ces seules informations, donc dans le brouillard complet, ne sachant pas du tout à quoi m’attendre. Et même à la fermeture du livre, je n’y vois pas plus clair, j’aurais du mal à le définir. C’est à la fois, un texte intelligent, érudit, plein de références et à la fois une histoire complètement imaginaire et barrée. Et c’est peut-être ce mélange peu ordinaire qui m’a dérangé. En effet, je n’ai jamais accroché à l’assemblage de réel et de fiction dans la littérature.

Laurent Binet invente une aventure qui n’a de véritable intérêt que parce qu’elle engage des personnalités connues. On pense pouvoir apprendre des choses sur eux et on s’intéresse à leur destin. Mais j’ai très vite compris que le scénario était inventé, et qu’à aucun moment, on ne peut différencier ce qui est véridique de ce qui ne l’est pas dans les personnages et leurs relations. Je me pose donc la question : Pourquoi avoir utilisé des gens célèbres pour en définitive travestir leur caractère et leurs actes…des personnages de fiction auraient suffi!
De plus, les fameux personnages utilisés font partie d’une élite pas forcément connue de tout le monde (je parle pour moi…). Étant né en 1979 et ne côtoyant pas le gradin parisien, j’avais déjà entendu ces noms, mais sans vraiment les connaître. Je n’ai donc ressenti aucune empathie pour eux. Ce qui faisait l’originalité du livre a été pour moi son plus gros défaut.

Ceci étant dit, ce fut tout de même un bon moment de lecture. Le polar est plein de surprises. Les scènes sont toutes plus cocasses et décalées les unes que les autres. Certaines resteront d’ailleurs dans mon esprit comme des moments d’anthologie. L’écriture de Laurent Binet est atypique mais maîtrisée. J’ai finalement appris certaines choses sur la crème de cette époque et sur la sémiologie (science qui m’était complètement inconnue). Je réserverai mon jugement sur Laurent binet après la lecture d’un autre roman…

Grasset 496 pages

14/20

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  1. Serena dit :

    Hello, d’accord avec toi pour dire que c’était un bon moment de lecture 🙂

    Aimé par 1 personne

  2. Je suis d’accord avec toi mais cela ne m’a pas empêché de plus apprécier la lecture que toi. Je me suis pas tant soucié de ce qui était vrai ou non. Mais avec ta chronique, je me question le pourquoi de cette galerie de gens « connus »? Peut-être pour être sûr de faire un petit buzz?

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