Court résumé:
C’est l’Amérique des années 1930. C’est le destin de deux hommes, d’une femme et d’un enfant. Milton, le rejeton prodigue qui a rompu les ponts avec sa richissime famille. Arthur, le vétéran de la guerre qui porte le poids de crimes impardonnables. Pekka, qui change de nom à chaque fois qu’elle veut changer de vie. Et Nathan, qui fuit le mal et le retrouve où qu’il aille…
Mon avis:
Je remercie les éditions du Rouergue pour cette lecture!
Valentine Imhof m’avait impressionné avec son précédent roman tout en noirceur, aussi envoutant que perturbant. J’étais assez impatient de me plonger dans sa nouvelle aventure.
Le récit ne suit aucune logique temporelle ou scénaristique. La narration est éclatée, parfois confuse et passe d’un protagoniste à un autre, d’une époque à une autre, sans véritable lien. Il faut donc vraiment s’impliquer dans la lecture pour appréhender la profondeur du sujet.
J’ai appris beaucoup de choses sur l’Histoire américaine, avec des évènements que l’on a peu relatés. J’ai découvert la terrible explosion d’Halifax et les grèves syndicales suite à la crise de 1929. Mais le but de l’autrice n’est pas dans les péripéties, il se trouve dans le ressenti des personnages. Ce sont des êtres lambdas et on vit les situations par leurs yeux et à travers leur esprit.
L’écrivaine veut nous parler d’un lieu et d’une période, par le prisme de ceux qui l’ont habités. En entrant dans le psychisme de ces hommes et de ces femmes, elle s’intéresse aux conséquences des grands drames sur la population. L’Histoire n’est qu’une toile de fond sur laquelle s’écrit le sort des petites gens.
L’atmosphère est morne, les quatre destins sont écorchés et malmenés par la vie. On évolue avec eux dans ce tunnel noir, en ressentant leurs tristesses, leurs désespoirs, leurs fatigues, leurs petites joies. On participe à ces destinées brisées par la dure réalité de l’époque.
L’autrice montre avec ce roman que son talent est protéiforme. Elle sait l’adapter à des récits complètement différents. Sa plume, d’une qualité supérieure et exigeante, produit à chaque fois son effet. Sur un rythme lent et obsédant, elle nous procure une approche sociologique qui fait appel à tous les sens. La lecture d’un livre de Valentine Imhof est une expérience que je conseille à tous ceux qui sont en recherche d’une littérature ambitieuse.
Le Rouergue Noir, 475 pages
Paru le 5 janvier 2022, 23€
Tu me donnes envie de découvrir cette auteure.
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C’est le but!😉
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J’aime beaucoup les couvertures de cette maison d’édition.
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Moi aussi !
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J’ai adoré ses deux précédents, pas lu celui-ci mais tu m’intrigues là ! 🙂
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Dans la même veine!😉
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rhaaaaa, tentateur que tu es !
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