(#1051) Fabrice Humbert – De l’autre côté de la vie

Court résumé: Un homme parle. Il raconte sa fuite hors de Paris, avec ses deux enfants. La ville, en proie à la guerre civile, est en feu. Il veut rejoindre une République du Jura sans doute illusoire. Dans un pays dévasté par le conflit, sa seule mission doit être de préserver les siens de la cruauté.

Mon avis:

Je remercie les éditions Calmann-Levy pour cette lecture!

La dystopie est un genre qui s’est énormément développé ces dernières années et qui est même devenu à la mode grâce de gros best-sellers. Tous les types de littératures s’y sont intéressés. Il n’est donc pas étonnant qu’un écrivain « classique » comme Fabrice Humbert veuille apporter sa version de notre futur.

Dans ce roman, pas de combat entre le Bien et le Mal, pas de super héros, pas de batailles titanesques, juste une réalité brute. Paradoxalement, cette approche plus pragmatique, moins romanesque donne vie à une vision plus effrayante de ce qui peut nous attendre dans les années à venir. Le personnage principal de cette histoire est un homme quelconque, faible physiquement et mentalement, un être qui ne demandait juste qu’à vivre avec ses enfants. Dans ce nouveau monde où il évolue, il ne maîtrise plus rien. Il est donc débordé par les évènements, comme la plupart d’entre nous le serait à coup sûr. En tant que lecteur, je me suis identifié à cet individu, à ses faiblesses et j’ai pris de plein fouet cette expérience divinatoire.

L’auteur s’appuie sur notre société actuelle pour extrapoler les conséquences. On devine sans peine les similitudes avec ce qui se trame aujourd’hui. On devient alors les témoins du résultat. Les dérives d’aujourd’hui engendrent les violences de demain. Sans barrière, sans cadre, l’être humain dévoile sa véritable nature et ce n’est pas rassurant !

Avec une justesse terrifiante, le romancier nous met face à nous même. Loin de l’imaginaire héroïque, j’ai découvert que l’avenir chaotique qui nous attend ne sera pas rose pour tout le monde et que les plus inoffensifs devront s’adapter.

Cela faisait longtemps que je n’avais pas lu de Fabrice Humbert et je m’en mords les doigts. J’ai été à la fois envouté et épouvanté par cette plongée réaliste où la violence et l’intolérance ont pris le pouvoir !