Chacun sa route…
Court résumé: Edmund Kemper, né en 1948, a tué ses grands parents à l’age de quatorze ans, le jour de l’assassinat du président Kennedy. Il va ensuite être interné pendant cinq ans dans un hôpital psychiatrique, avant d’être libéré. Marc Dugain remplace Edmund Kemper par Al Kenner, pour romancer l’histoire de cet homme, géant par la taille, avec un QI supérieur à celui d’Einstein, qui va défrayer la chronique dans l’Amérique d’après Vietnam.
Mon avis: Grâce à une écriture sans fioriture mais réellement efficace, Marc Dugain a créé un véritable page-turner. Sans suspense mais avec une fraîcheur affranchie d’émotion, il m’a procuré un très grand plaisir de lecture.
Malgré le thème abordé, je me suis laissé guider dans la tête de Al Kenner: On le suit dans ce raisonnement qui lui est propre, on subit son absence de sentiments, ses nombreux préjugés, mais on se laisse conduire sans se débattre sur la route de sa liberté. Marc Dugain fait le portrait d’un homme hors normes et dangereux, dont la capacité mentale supérieure lui permet de mentir au monde et aussi finalement de se mentir à lui même. Il n’a pas conscience de sa vraie nature, son intelligence le conforte dans ses choix et en définitive lui voile la réalité.
Marc Dugain ne tombe pas dans les travers du sujet et évite donc de nous proposer une version journalistique ou une version glauque de l’affaire, pour nous plonger sans jugement dans la quête d’affranchissement d’un esprit perturbé au milieu de l’Amérique libérée et libertine des années 60.
Gallimard 361 pages
18/20