Roman choral sur la guerre

Ma lecture en cours

Afghanistan 2008: La guerre fait rage. Entre l’armée américaine, les armées privées, le peuple pachtoune et ses dissidents, chaque camp a ses objectifs et ses obsessions.

Mon avis:

DOA nous offre avec « Pukhtu » un OLNI (Objet littéraire non identifié). Passant d’un personnage à un autre, d’un camp à un autre, il se propose de nous faire vivre la guerre en Afghanistan de l’intérieur dans un très gros livre. On découvre alors des scènes toutes plus spectaculaires les unes que les autres, portées par un réalisme à couper le souffle. Mais l’auteur ne nous propose pas d’être seulement spectateur de ces scènes mais nous immerge dans l’intime des acteurs de cette tragédie moderne. J’ai partagé le quotidien de chacun des intervenants comme si c’était un ami ou de la famille. Et là, rien n’est romanesque, pas de héros…juste l’effroyable réalité.

Le cercle vicieux du donnant-donnant entraîne ces hommes et ces femmes vers une querelle sans retour. L’injustice humaine qui sévit alternativement, déclenche toujours plus de haines et toujours plus de drames. Toutes ces vengeances en chaîne nous poussent vers une surenchère d’inhumanité et on assiste à des scènes d’une violence abominable. Des événements qui pourraient m’apparaitre avec une brutalité froide, m’ont frappé au plus profond des entrailles.

Pour être au plus près du terrain, ce roman est foisonnant d’informations. La multitude de personnages et de termes techniques m’a semblé parfois un peu indigeste surtout sur un ouvrage de cette épaisseur. Mais l’objectif de m’ouvrir les yeux est parfaitement atteint. Jusque-là, je regardais tous ces conflits comme un bon film dans mon canapé. DOA a apporté la barbarie à la porte de chez moi. Grâce à un travail sûrement titanesque et sans jamais prendre parti, il a su me dévoiler les dessous de la violence et je ne suis pas ressorti indemne de cette aventure. Je suis assez fier et heureux d’avoir persisté dans la lecture de ce pavé difficilement accessible et lirai sans aucun doute la suite.

Rencontré aux détours d’une dédicace aux « Quais des polars » de Lyon, j’ai félicité DOA pour son travail de recherche. Avec un sourire en coin, il m’a répondu qu’il avait tout simplement beaucoup d’imagination… Si seulement !

Gallimard Série Noire 658 pages

17/20

Ce livre fait partie de la sélection des Explorateurs du Polar organisé par lecteurs.com

Une réponse "

  1. Je suis tout à fait d’accord avec ce que tu dis dans ta chronique! On sent le colossal travail documentaire préparatoire mais il n’a pas lésiné sur le romanesque! Je trouve ce roman fondamental mais je n’ai pas encore lu la seconde partie. Et toi?

    • killing79 dit :

      Avant de lire le second, j’ai voulu découvrir les précédents. J’ai donc lu « Citoyens clandestins » et « Le serpent aux mille coupures » qui sont d’ailleurs très bons et plus faciles d’accès.
      Je lirai plus tard Secundo quand j’aurai le courage!

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