Court résumé: Théo Pereira purge sa peine pour homicide involontaire au pénitencier Pieter Brueghel : par une nuit pluvieuse, deux ans plus tôt, il a perdu le contrôle de son véhicule et percuté un abribus où une femme s’était réfugiée. Chaque mois, le mari de la victime, Pierre Moulins, rend visite à Théo pour qu’il raconte, encore et encore, les derniers instants de son épouse, en échange d’un témoignage en sa faveur devant la commission de libération anticipée…

Mon avis:

Je remercie les éditions du Masque pour cette lecture!

Cette année, Nicolas Lebel met de côté ses séries Mehrlicht et Yvonne Chen pour nous offrir un roman indépendant. Il nous immerge dans l’univers carcéral en compagnie de spécimens variés qui habitent ces lieux.

A travers cette aventure, on découvre les conditions de vie des prisonniers et les règles particulières qui organisent tout ce petit monde. L’auteur met le lecteur face à la réalité de ces établissements. C’est une plongée hallucinante dans un environnement régi par la loi du plus fort. Certaines scènes de violence sont si réalistes qu’elles marquent les esprits.

Trois personnages sont au cœur de l’intrigue. Comme dans une pièce de théâtre, les scènes sont découpées en actes. Elles nous sont présentées sous forme de tableaux dans lesquels interagissent les protagonistes, à tour de rôle. On assiste en spectateur, aux différentes rencontres entre eux. Les intentions de chacun émergent au fil de leurs échanges et on comprend vite les enjeux de cette tragédie.

Les acteurs sont nuancés et sont capables de tout pour arriver à leurs fins. Ils jouent tellement bien leur propre jeu qu’on ne sait plus qui manipule l’autre. Plus l’histoire avance, plus les coups bas se répètent, plus un dénouement terrible semble inéluctable, surtout quand les personnages secondaires s’en mêlent.

Nicolas Lebel est au sommet de son art avec ce roman noir à la fois angoissant par l’ambiance des lieux et choquant par la perversité dont est capable l’être humain. Je suis passé par toutes les émotions devant le destin de certains personnages mais je n’ai pas lâché les pages, comme hypnotisé. J’ai vécu cette lecture la boule au ventre et les poings serrés, devant tant d’injustices. Réaliste, brutal, manipulateur, « Peines perdues » a tous les atouts d’un livre qui restera dans les mémoires. Encore une preuve du talent de cet écrivain, que vous devez absolument lire !

Éditions du masque, 247 pages

Paru le 6 mars 2024, 20.90€

Une réponse "

  1. laplumedelulu dit :

    Mais c’est pas possible qu’elle dit ma whislist. Elle s’est sauvée chez ma voisine. 😂

    Merci à toi pour la chronique 🙏 😘

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  2. Je l’ai vraiment adoré ! Il manie les mots de manière vraiment savoureuse !

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  3. Lilou dit :

    Il est dans ma PAL et c’est évident qu’un Nicolas Lebel se déguste. Merci pour ta chronique qui donne encore plus envie de le lire ! 🙂

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