Court résumé: Je ne sais pas ce que déclenche la mort d’un père, je ne sais pas si je vais me briser me tordre ou grandir, m’élever…

Mon avis:

Je remercie NetGalley et J.C Lattès pour cette lecture!

J’aime me plonger dans les textes de Nina Bouraoui. Souvent autobiographiques, ils dégagent des émotions qui s’incrustent et restent quelques temps après la fermeture de la dernière page.

Dans « Grand seigneur », elle décide de nous parler de son père alors que celui-ci approche de son dernier souffle. Devant cette fin qui apparaît inéluctable, elle se remémore tous les moments à ses côtés. Les souvenirs de son enfance, ses échanges avec lui, sa manière d’être, il nous est présenté à l’image de sa mémoire.

Son récit est déstructuré. Alors que l’autrice suit les derniers jours de son paternel, lui vient en tête des souvenirs disparates. Elle nous les livre tels quels, naviguant dans l’espace et le temps. Ces instants de vie forment un kaléidoscope de la relation entre le patriarche et la fille.

En général, je constate que ce genre de livres est plus utile à la personne qui l’écrit qu’à celle qui la lit. L’écrivaine se sert avant tout de ses mots comme d’un exutoire, afin de pouvoir affronter cet évènement qui la désoriente complètement. D’autre part, elle est plongée dans l’émotion et n’a pas de recul. Elle souhaite lui rendre hommage et ne se rappelle donc que des bons souvenirs. Pour nous, lecteurs, l’histoire nous apparait comme un éloge à son père, sans nuance et sans réelle objectivité.

Abstraction faite de ces petits détails accessoires, j’ai été ravi de renouer avec la plume magnifique de Nina Bouraoui. Sa maîtrise de la langue et sa poésie donnent de la consistance à ses émotions. Elle nous partage son chagrin avec délicatesse et sans jamais tomber dans le pathos. Ce court récit est bouleversant parce que le thème est universel. Étant donné qu’il peut concerner tout le monde, il déclenchera j’en suis sûr, une vague de nostalgie en vous !

JC Lattès, 250 pages

Paru le 3 janvier 2024, 20.90€

Une réponse "

  1. laplumedelulu dit :

    Merci pour la chronique 🙏 😘

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  2. Matatoune dit :

    Je reecris, car j’ai du oublier d’appuyer sur envoi 😉

    Un style que j’aime aussi beaucoup. Et, même, si ce type d’écrit permet de dépasser la douleur de l’absence, il sont si justes, qu’ils deviennent universels.

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