Court résumé: Me Susane, avocate de 42 ans, vient de s’installer à Bordeaux. Elle reçoit la visite de Gilles Principaux, qu’elle croit avoir connu quand elle était jeune. Il vient demander ses services parce que sa femme a commis un crime terrible…

Mon avis:

Je remercie les éditions Gallimard pour cette lecture!

Marie Ndiaye nous enferme dans l’esprit de Maitre Susane. L’histoire est fixée sur elle et ses pensées. On assiste à l’ensemble des scènes de sa vie par le prisme de son cerveau.

Sur le plan professionnel et personnel, plusieurs évènements viennent chambouler le quotidien de cette avocate fraîchement installée. Dès lors, ses réflexions sur les autres et sur elle-même, ses interactions avec son entourage et ses souvenirs remontés à la surface vont être marqués du sceau de la méfiance. Elle remet en question tout ce qu’elle voit, tout ce qu’elle entend, tout ce qu’elle ressent et tout ce dont elle se souvient.

En tant qu’observateur, on ne sait plus sur quel pied danser. Les protagonistes sont énigmatiques et le texte nous fait osciller entre la paranoïa, la folie, la réalité et le complot. Au fur et à mesure des péripéties, on se pose beaucoup de questions auxquelles on ne trouve aucune réponse. C’est assez perturbant de rester dans un flou créé par l’héroïne et qui s’épaissit constamment.

Avec une écriture à la fois académique et travaillée, l’auteur nous entraîne dans le brouillard des pensées de cette femme perdue où règnent le doute et l’ambiguïté. « La vengeance m’appartient » est une expérience particulière qui va en dérouter plus d’un. Je pense que son originalité va assez nettement partager les avis. Certains vont détester et d’autres crier au génie. Paradoxalement, mon ressenti se situe entre les deux. En effet, au début, j’ai perdu du temps à essayer de comprendre. J’étais alors en apesanteur au-dessus du récit. Et dès que j’ai cessé de combattre, je me suis laissé porter et j’ai profité de l’univers atypique de cette histoire. Si vous voulez que votre lecture soit réussie, je vous conseille donc de poser les armes et de profiter au mieux du piège psychologique mené de main de maître par Marie Ndiaye.

Gallimard, 232 pages

19,50€

Une réponse "

  1. Oui, vous l’avez parfaitement formulé. Il faut se laisser porter car on peut être assez conservateur et l’originalité déstabilise.

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  2. […] Source : (#616) Marie Ndiaye – La vengeance m’appartient | LES LIVRES DE K79 […]

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  3. Matatoune dit :

    Je viens de le finir et j’en retire une expérience assez particulière !

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  4. Jamais je ne pourrai lire tous les romans que tu me donnes pourtant envie de découvrir. Quel dommage !

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  5. Flop pour moi. Je n’ai vraiment pas vu l’intérêt…

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  6. alexmotamots dit :

    Ce que tu dis de l’écriture académique me fait hésiter.

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  7. jostein59 dit :

    J’adore cette auteure mais ton avis rejoint un peu une autre chronique qui me fait craindre une déception. Je le lis prochainement

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  8. […] en parlent aussi : Black News, Les livres de K79, Cannibales […]

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